Saint Antoine, le 14 novembre 2021
Chère abonnée,
Il y a quelques jours, j’ai envoyé un e-mail qui a « réveillé » les femmes qui ont pour habitude de me suivre sur ma liste.
Pourquoi est-ce que j’emploie le terme « réveiller » ? Car certaines étaient choquées, certaines étaient totalement d’accord, mais la plupart étaient … concernées. Cela faisait un bail que je n’avais pas autant reçu de mails !
Les jours se sont écoulés depuis et j’ai pu observer quels étaient les bienfaits de cette polémique. On m’a demandé si je regrettais ce que j’avais écrit, si c’était une erreur de communication.
La réponse à tout cela est non.
Et voici pourquoi, s’il fallait réécrire le même email, je n’en changerai absolument rien.
La première chose, c’est que j’étais pleinement connectée à ce mail quand je l’ai écrit. Je l’ai lu et relu, je l’ai trouvé fort, certes, mais vrai. J’ai eu envie de faire passer un message qui me tenait à cœur depuis longtemps et qui est en accord avec ce que j’observe dans mon métier.
La plus grosse erreur que j’ai pu commettre s’est en fin de compte étalée sur plusieurs années. J’ai enlevé du « moi » dans mon activité. Cette activité, je l’ai standardisée. J’ai pris de la distance, j’ai délégué et j’ai trop souvent écrit ce que vous vouliez lire, dans la « bienveillance » comme on le dit si souvent.
Ce terme qui veut tellement dire et qui ne veut tellement rien dire en même temps ! Ce terme utilisé à foison, qu’on n’en comprend même plus le sens. C’est un terme à la mode.
Personnellement, je préfère l’authenticité et la vérité à la bienveillance. Parce que parfois cette bienveillance étouffe des émotions que nous ne pouvons pas dévoiler, que nous ne pouvons pas ressentir sous peine de ne pas être en phase avec ce que la société attend de nous : de la bienveillance, de la gratitude, et à présent, le dernier terme à la mode, de la vulnérabilité.
Et si on essayait juste d’être pleinement nous-même ? D’utiliser nos plus belles qualités, mais aussi de dire les choses comme on les ressent ?
On m’a répondu, « oui Emma, tu as raison, mais pas sur les réseaux sociaux ».
Alors quoi ? Je devrais peut-être ne vous montrer que ma plus belle lumière, et vous dire que tous les jours je vais bien, je suis positive, le monde est merveilleux ? Que vous n’avez pas besoin de changer, d’évoluer ? Que surtout, vous ne devez rien remettre en question ?
Je pense que le plus beau service que l’on peut se rendre c’est aussi accepter cette phase moins sympa dans vies, cette douleur qui nous traverse, ces envies de pleurer, cette colère qui grouille en nous.
Car ces émotions font partie de la vie. Et on ne peut pas y échapper. Elles nous permettent d’avancer. Elles ont autant leur place que les autres émotions dans notre monde.
Alors oui, quand j’ai écrit ce mail j’étais pleinement moi, dans la vibration des émotions que je voulais vous transmettre afin de déclencher des prises de conscience en vous.
D’ailleurs les personnes que je préfère personnellement suivre en ligne sont celles qui ont les tripes de dire quand ça ne va pas, de pousser des colères quand elles en ressentent le besoin. Des personnes qui me poussent dans mes retranchements. Des personnes avec lesquelles je ne suis pas toujours d’accord, mais qui ont une réelle qualité : celle de l’humanité.
Car je reste persuadée que si nous rêvons d’un monde plus sain, il faudra peut-être commencer par accepter que nous ne sommes pas linéaires, ni dans la vie, ni sur les réseaux sociaux qui prennent tellement de place dans nos quotidiens.
Je n’ai pas fait ce métier pour établir une carrière et répéter à tue-tête les mêmes conseils « Mais ma chériiiiiiiiie tu es un H ! »
Je hais le faux, le superficiel, la déconnexion, les échanges qui n’ont pas de sens et qui nous robotisent, qui nous prennent pour des idiots, alors que nous sommes l’intelligence même.
Ceux qui nous font rentrer dans un moule de bienséance, conventionnel, culpabilisant et plat comme une assiette sont la cause de cette déconnexion, de cette stigmatisation dans laquelle vous ne me verrez jamais exercer.
J’ai choisi ce métier car je veux plus que tout aider.
J’ai à cœur de propulser la joie à travers le vêtement, mais je sais à quel point cela passe aussi par des émotions moins confortables, je le vois tous les jours chez les personnes que j’accompagne…
Alors je décide de vous montrer le chemin en étant pleinement qui je suis.
Avec mes joies et mes coups de gueule, avec mes vérités, toutes alignées, sans restriction, sans tabou à deux balles.
Je ne m’en veux pas d’avoir écrit ce mail. Je m’en remercie même car il m’a permis aussi de rétablir un dialogue coupé entre vous et moi.
Il vous permet aussi de mieux me connaitre, car dans la vie je suis comme ça.
J’ai pu échanger avec vous, vous reconnecter à moi, et cela est le plus beau des cadeaux (auquel je ne m’attendais pas).
Et je contemple le fait que peut être nous nous désintéressons des personnes trop lisses que nous suivons parce qu’elles jouent un rôle dans lequel nous ne pouvons pas nous reconnaitre.
Nous avons soif de connexion.
Et la seule promesse que je peux vous faire c’est de rester moi-même.
Et ne prenez pas cela comme une erreur de communication, on n’est pas sur TF1 ici, mais dans un cercle que j’ai créé pour justement trancher avec ce qui me semble ne pas avoir de sens.
Merci de m’avoir lue si vous arrivez jusqu’ici. Cela était important pour moi de revenir sur ce qui s’est passé. Je tourne la page, et on poursuit notre quête vers plus de style, en authenticité.
Avec tout mon cœur,
Bonjour,
Je ne sais pas si vous lirez mon commentaire ou s’il sera lu par l’une de vos collaboratrices.
Personnellement, je n’ai pas été choquée par vos mails et je ne comprends pas bien toutes ces polémiques. J’en profite pour vous dire que je ne suis sur aucun réseau social et c’est ce qui m’a fait hésité pour m’inscrire à l’une de vos formations. Il y avait un groupe Facebook où les participantes pouvaient échanger…
J’ai également une question qui me tient à cœur, comment acheter des vêtements sans détruire la planète… J’ai lu qu’il fallait privilégier les matières naturelles, éviter les tissus synthétiques comme le polyester, l’acrylique,…
C’est un vrai challenge, être bien dans ses vêtements et éviter les composants polluants ou toxiques…
Et que faire des vêtements que l’on possède déjà et qui contiennent ces matières…
J’ai pour ma part pris le parti de les garder pour l’instant, jusqu’à usure et ensuite de les faire recycler si possible…
Mais peut-être avez-vous d’autres suggestions ?
Je souhaiterais également de vrais conseils à partir des pièces que l’on possède déjà…
J’espère que vous pourrez prendre le temps de me répondre,
Amicalement,
Nathalie
Bonjour Nathalie,
Merci pour votre confiance. Concernant Renaissance Style, s’il est vrai que les clientes bénéficient d’un accès à un groupe Facebook privé, l’essentiel n’est pas là. C’est une formation sur une plateforme dédiée, avec des outils, un support technique, etc. Une prochaine fois peut-être ?
Quant aux vêtements c’est une question compliquée car même les fibres naturelles ne sont pas toujours propres. Le coton consomme beaucoup d’eau par exemple et son importation pollue puisqu’il vient de loin. Donc il est préférable d’acheter des pièces disposant d’un label comme Oeko-Tex par exemple, faites en Europe, en France, mais tout le monde ne peut pas se le permettre compte tenu du coût.
Par conséquent, il vaut mieux acheter moins, c’est un bon début. Puis pour ceux dont on dispose déjà, effectivement les porter aussi longtemps que possible, les réutiliser (emballages cadeaux, habits pour poupées…) ou les remettre à des associations comme le Relais car il me semble que les pièces les plus usées sont parfois recyclées pour des matériaux de construction (isolant…).
Merci encore d’avoir pris le temps de nous écrire et à bientôt Nathalie 🙂
Marina
Ça fait du bien de lire ce genre d’article avec des paroles assumées et provoquantes dans le bon sens du terme. Merci Emma pour ton engagement auprès de tes clientes, c’est pour ça que je t’apprécie ainsi que ton équipe.
Un grand merci Sabine pour ta réponse, je suis heureuse de voir que cela t’apporte !
Je n’ai pas reçu le mail qui apparemment a causé des commentaires négatifs, mais de ta réponse, je comprends ta réaction. J’habite les États-Unis, et une région en particulier, où exprimer une opinion contraire c’est être agressif et ne pas respecter l’autre, où tout doit être ‘nice-nice’, où il faut sourire et maintenir tout en surface. Félicitations pour t’être rebellée.
Kyra
Hello Kyra oui j’ai aussi habité aux USA et je vois bien le comportement que tu décris. En réalité, rien ne vaut l’authenticité, être droites dans ses bottes, même si cel nous vaut quelques critiques. Bises
Merci Emma pour cet article, mais j’avais bien compris ta démarche et cela m’a plut , car j’aime le franc parlé ! Moi aussi j’aime que l’on me parle franchement plutôt que l’on me passe de la ‘pommade’, bises et à bientôt !
Hello Agnes, merci à toi je suis heureuse de voir que nous sommes sur la même longueur d’onde ! bises
L’authenticité et la vérité froment un tout avec la bienveillance:. Personnellement, j’aime méditer sur les quatre vertus cardinales qui sont: la prudence, la tempérance, la force d’âme et la justice.
En ce qui concerne votre “coup de gueule”, qui n’en a pas ? Et qui sommes-nous pour juger ?
J’ajoute seulement que nous ne connaissons pas la vie des autres, les drames que beaucoup traversent ou ont traversé. Alors nos humeurs, nos coups de gueule et autres chimères ne sont rien. L’essentiel est ailleurs.
Merci Marie, tu as tout à fait raison.
Bla bla bla
Mais pour qui vous prenez vous ?
pour la reine d’Angleterre, et vous ? Pour qui vous me prenez ?
Ton message commençait ainsi :
“Je vous préviens ce mail n’est pas « un mail sympa ».
Il n’est pas là pour vous caresser dans le sens du poil.
Pourtant, j’ai besoin de vous l’écrire parce qu’aujourd’hui je ressens l’urgence de vous porter ce message.
Et tant pis si après cela, vous me détestez.
Alors, je me lance.
Je vois que vous ne vous êtes pas inscrite à mon nouveau programme d’accompagnement Renaissance Style.
Et du coup je me demande ce qui vous retient. ”
Emma, j’ai le kit bien habillée, le séminaire belle plante, Irrésistyle, plein de guides et d’EM book … Je n’ai jamais eu de problème de style mais j’adore tes conseils … Alors vraiment, tu n’aurais pas pu commencer par quelques mots qui expliquent que tu ne t’adresses pas à nous toutes ? Sans rancune !
Si Christine, j’aurais pu, mais je ne l’ai pas fait car ce n’était pas le message que je voulais faire passer. J’avais besoin de pousser un petit coup de gueule, maintenant, c’ets fait. bises
Merci Emma pour ton article, ton engagement et ta sincérité.
Et pour tout ce que tu nous partages et ce que tu nous apportes 🙂
Christine
Merci Christine pour ton petit mot qui me va droit au coeur !!
Coucou Emma moi je t’adore et j’aimerais bien voir l’email en question ! Tu ne veux pas le rajouter dans le bas de cet article ? ☺️ Parce que là si on a pas eu l’email on est un peu perdue
Plein de bisous
Hello Juliette !
Merci pour ton petit mot, honnêtement hors contexte je pense que cela ne sert à rien de le mettre ici. Mais merci pour tes encouragements. Bises !
Bonsoir Emma,
Sincèrement je ne vous suis pas dans ce que vous écrivez. Expliquez-moi vos attentes face à celles qui vous suivent, cela me permettrait de mieux vous comprendre.
J’attendais la suite de vos mails cet automne pour me rendre compte qu’ils étaient tous dans mes pourriels! Ce qui me dérange dans votre réaction c’est la certitude que beaucoup vous laissaient tomber. Dans mon cas j’aime toujours ce que vous proposez ainsi que la passion et la générosité qui vous habitent mais dans me suis-je engagée face à vous qui mérite une telle réaction?
Michèle
Merci pour votre message et votre soutien envers Emma, Michèle.
A bientôt (je vous invite à enregistrer l’adresse email de Bien Habillée dans vos contacts pour que les mails ne se retrouvent pas en spam).
Marina